Premier arbre de Noël aurillacois

Plusieurs arbres de Noël ont déjà été organisés à Aurillac avant 1918 mais cette année-là fut celle de la première apparition (répertoriée) du Père Noël dans le Cantal. On la doit à deux américaines, déléguées de la Croix-Rouge Américaines, arrivées à Aurillac en février ou mars 1918, « pour apporter une aide spontanée et généreuse de la grande république alliée » aux réfugiés.

La suite nous est racontée par Germain Pouget dans son ouvrage Le Cantal dans la Grande Guerre (société de la Haute-Auvergne, mémoire 6, p. 228-230).

Le mardi 24 décembre 1918 dans la salle du cinéma Pathé, un arbre de Noël est organisé "avec un grand sapin décoré et des bannières étoilées qui flottent à côté des banderoles aux couleurs françaises et alliées. 500 petits réfugiés et pupilles de la Nation sont invités. Nombre d'entre eux n'ont jamais rien vu d'aussi beau et lorgnent les brioches, le chocolat et les mandarines. Un Bonhomme de Noël [peut-être le premier] vêtu d'un manteau rouge, botté, avec une longue barbe blanche apparaît. La distribution se fait par les soins des jeunes filles de la Croix-Rouge : jouets, friandises, étrennes utiles pour chacun. Les petits entourent Miss King et Miss Matheson, qui ont trouvé dans la spontanéité de ces manifestations enfantines la juste récompense de leur inépuisable bonté et de leur dévouement sans bornes. Elles peuvent être certaines que personne ne les oubliera".

Selon Claude Grimmer (RHA, tome 76, p. 336-338), une fête similaire eut également lieu à Saint-Flour, Mauriac, Murat, Maurs et Massiac, "en une sorte de tournée américaine". Leur mission accomplie, les déléguées américaines quittent Aurillac le 1er janvier 1919 pour la Roumanie. Plusieurs centaines de réfugiés les accompagnent à la gare. Voici la transcription de leurs derniers mots :

"Nous ne voulons point quitter Aurillac et le Cantal sans adresser notre adieu le plus ému à ce beau coin de France où nous avons trouvé un accueil si large et si franc, si délicieusement amical et où nous laissons en partant beaucoup de nous-mêmes".

Puis ce fut la longue éclipse du Père Noël. Dans un premier temps (1918-1925), l'église s'est appropriée les arbres de Noël puis survint la crise économique des années 30 suivie de la deuxième guerre mondiale, il a fallu attendre l'après-guerre pour revoir le Père Noël revienne à Aurillac. Les plus anciens d'entre nous se souviennent de son arrivée à la gare d'Aurillac en 1950 à l'initiative des magasins Printania.

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