D'un rocher à l'autre, de Monaco à Carlat (Cantal)

La visite officielle du Prince Albert II de Monaco et de son épouse Charlène dans le Cantal courant 2014 ont permis de poser les jalons d'un projet de visite virtuelle du château de Carlat, projet qui a vu le jour en août 2017. Il est possible que les origines cantaliennes de Thomas Fouilleron, alors directeur des Archives et de la Bibliothèque du palais princier de Monaco, ne sont peut-être pas étrangères à ce programme général de découverte par le prince Albert des terres françaises appartenant, malgré quelques péripéties historiques, à la famille Grimaldi. La célébration du centenaire du rachat du rocher de Carlat par la famille en 1914 fut pour nous l'occasion d’en savoir plus sur les liens entre Cantal et le rocher de Monaco.

Le palais de Monaco sur son rocher

En 1643, en remerciement pour l’aide apportée à la France dans le conflit l’opposant à l’Espagne, le roi Louis XIII attribue à Honoré II de Grimaldi, prince de Monaco, le Vicomté de Carlat, rebaptisé dans le même temps Comté du Carladès.  Alors qu’Henri IV avait rasé la forteresse de Carlat (Cantal) quelques années auparavant pour la punir de son insoumission et de sa tendance certaine aux complots, la centaine de paroisses sous la protection du nouveau comté dont, près de nous, Saint-Santin Cantalès, Laroquebrou, Arnac, Saint-Gérons ou encore Glénat va connaître 150 années de vie paisible malgré les nombreuses tentatives du baillage d’Aurillac pour mettre le grappin sur ces terres monégasques.

Qui, à part les vieilles pierres, se souvient que Laroquebrou, propriété du Comté du Carladès, a appartenu aux Grimaldi ?

Par la suite, les biens seigneuriaux ayant été systématiquement confisqués par la Révolution Française, le Comté du Carladès, propriété des Grimaldi de Monaco, a lui aussi été saisi. La plate-forme du Rocher de Carlat a été vendue comme bien national en 1791, puis acquise par la Société de Haute Auvergne en 1910 avant d’être rachetée en 1914 par Albert 1er, prince régnant de Monaco. 

Et si le Prince Rainier III de Monaco n'avait pas donné son autorisation, serait-il aujourd'hui interdit d'escalader le rocher de Carlat ?  

Sur les ruines de la forteresse détruite par Henri IV, une statue de la vierge domine aujourd'hui

En revanche, Louis II de Monaco a été le dernier à porter le titre français de Comte du Carladès. En effet, en 1919, au sortir de la première guerre mondiale et pour éviter que le titre de prince régnant de Monaco n’échoit à un prince allemand, Raymond Poincaré, alors Président du Conseil et ancien avocat des Grimaldi, incita Louis II, sans descendant, à légitimer Charlotte, sa fille née d’une relation adultérine, future mère de Rainier III. A cause de cette filiation féminine, illégitime et adoptive, le titre français de Comte du Carladès ne peut plus être porté par les Princes de Monaco.

En août 2017, un projet, porté par la Communauté de Communes du Bassin d'Aurillac et la Prince Albert II de Monaco, de visite virtuelle du château de Carlat a vu le jour.


Enfin, clin d'oeil malicieux d'un ancien maire, CARLAT (Cantal) fut un temps jumelée avec BRUNI (Italie), depuis la pancarte en témoignant a été retirée.


Commentaires

  1. très intéressant, mais en définitive le rocher de Carlat appartient-il toujours aux Grimaldi ?

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