Les Suprêmes I et II d'Edward Kelsey Moore

Les suprêmes d'Edward Kelsey Moore (2015)

L'auteur, musicien professionnel, se lance dans une belle partition avec cette histoire d'amitié entre trois femmes noires, aussi différentes l'une de l'autre que possible, qui s'étale sur une quarantaine d'année dans une petite ville de l'Indiana. 

Oscillant entre le tragique et le tragi-comique, entre illusion et réalité, entre vérité et mensonge, cette traversée de l'Amérique profonde en pleine mutation confronte le lecteur au racisme et à la ségrégation ordinaires, aux ravages de l'alcoolisme ou encore aux dérives confessionnelles. 

Il faut se laisser porter par cette belle histoire truffée de personnages hauts en couleurs, inutile de chercher à tout expliquer, il suffit de lâcher prise et d'écouter ces voix de femmes qui ne sont jamais si proches de nous que quand elles évoquent leurs petits et gros ennuis quotidiens, leurs espoirs, déçus ou non, et leur aptitude à toujours aller de l'avant. Une lecture qui fait du bien sans mièvrerie ni concession aux courants actuels.

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Les suprêmes chantent le blues d'Edward Kelsey Moore (2018)

Un régal, voilà le premier mot qui me vient à l'esprit en refermant ce livre. Certains lecteurs semblent avoir été déçus par ce 2e opus des Suprêmes, moi c'est le contraire, je le place un cran au-dessus de son prédécesseur. 

Dans Les Suprêmes, la maladie d'Odette dominait l'ensemble, ici la vedette, c'est la musique dont le blues. Evoquer la musique sans le son peut sembler un pari fou, voire impossible, mais Edward Kelsey Moore y parvient avec brio à travers le piano de Clarice, le show d'Audrey et le duo voix-guitare d'El et Lily, autant de personnages littéralement habités par leur art.

Bien sûr les relations familiales, sociales et amicales sont toujours au rendez-vous, avec leurs hauts et leurs bas, toujours transcendées par l'humour et l'amour.

Elles sont tellement chouettes les Suprêmes de Kelsey Moore qu'on aimerait bien faire partie du trio.

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