Sous l'écorce de sa main, roman de Gilles Grouffaud (2023)

 Enfant de l’Artense, Gilles Grouffaud est né en 1972 et réside à Champs-sur-Tarentaine (Cantal), village de son enfance. Géographe de formation, il est attaché à ce pays d’Artense dont les paysages sont semblables à ceux des pays scandinaves, à la fois sauvages et irrémédiablement marqués par l’empreinte d’une ancienne glaciation : gorges rocheuses, forêts primaires, tourbières, lacs et moraines.


Sur ce même territoire, ses aïeux étaient paysans de générations en générations ce qui, pour lui, a contribué à un profond attachement pour la nature et au travail de la terre. C’est ainsi que Gilles Grouffaud a exercé le métier d’entrepreneur paysagiste durant plusieurs années avant de devenir secrétaire général de mairie dans une commune rurale. Soucieux de l’engagement pour autrui, il a également assumé la fonction de sapeur pompier volontaire durant 27 années avant de se libérer pour accomplir son rêve de toujours : écrire et partager son goût pour la littérature.

Très jeune il se passionne pour les oeuvres de Jean Giono et de Jacques Prévert puis il découvre d’autres auteurs qui sculpteront son envie d’écrire : Julien Gracq, Colette, Sylvain Tesson entre autres. 


En 2023, il publie son premier roman intitulé Sous l’écorce de sa main, chez Ecritorium Editions (Clermont-Ferrand), un récit qui marie fort agréablement romance, poésie et nature tout en nous baladant de l'Artense cantalien à La Rochelle et vice-versa. 

Ce roman met en scène trois personnages principaux, non 4 en fait, car la forêt, omniprésente, est indissociable de ces trois-là, Etienne le bûcheron bourru, Florent son apprenti sensible mais déterminé, Diane la prof de français, trait d'union entre les deux. Cette forêt, l'auteur la connaît bien et en parle magnifiquement, de façon quasi poétique, à travers le regard que lui porte son personnage principal, Etienne, bûcheron à l'ancienne, sans doute son d'alter ego. Depuis sa plus tendre enfance, Etienne vit la forêt, c'est elle qui a forgé l'homme qu'il est, physiquement et mentalement. Avant d'entreprendre une coupe, il l'observe, rendant hommage à sa majesté, à sa diversité et à son adaptabilité mais il constate aussi les outrages infligés par l'industrialisation – les coupes à blanc, les replantations mono-essence – et son corollaire, le réchauffement climatique.

Cependant, ici pas de démonstration magistrale sur ce qu'il faudrait faire, l'auteur avoue la difficulté à choisir telle ou telle orientation tant nous manquons actuellement de recul face à l'évolution du changement climatique. En revanche, Etienne et son apprenti, Florent, vont à leur modeste niveau essayer de faire au mieux d'abord sur une parcelle, puis sans doute une deuxième, etc.

La réussite du roman réside dans l'intégration subtile d'une réflexion sur le devenir de nos forêts aux parcours de vie des personnages, entre perte, désillusion et espérance, l'attention du lecteur se portant de la romance à la réflexion et réciproquement.

J'ai découvert un auteur à la sensibilité à fleur de peau dont j'attends l'ouvrage suivant avec impatience après correction des quelques fautes de syntaxe qui émaillent ce premier récit. Un auteur cantalien à suivre !


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